2008 : LE PISELLI NOUVEAU EST ARRIVE !
Un vieil adage politique veut qu’une élection ne se gagne pas sur un bilan mais sur un projet. Ils sont d’ailleurs légion ces maires auteurs de réalisations appréciées par leurs électeurs, mais qui ont pourtant été remerciés par ceux-ci à l’issue de leur mandat faute d’avoir su proposer une authentique perspective d’avenir.
En effet, on n’attend pas seulement des politiques qu’ils gèrent efficacement l’existant, mais qu’ils posent les bases d’un futur meilleur. Améliorer les conditions de vie de la population en anticipant les réponses aux besoins de demain, tel est précisément l’objet d’un programme électoral.
La spirale de la surenchère
Evidemment, il est toujours plus difficile pour un élu, candidat à sa propre réélection, de persuader de sa capacité à instaurer un avenir radieux quand il n’a pas su au cours de son mandat améliorer le présent de ses concitoyens. Autrement dit, pour être crédible, le projet d’avenir doit s’appuyer sur un bilan convaincant.
Quand ce n’est pas le cas, l’élu est incité à faire de la surenchère, c’est-à-dire à compenser son bilan maigrelet par l’accumulation des promesses électorales, des plus démagogiques aux plus incroyables. La ficelle est grosse, mais il arrive qu’elle fonctionne. Elle consiste à reprendre les principaux problèmes qui n’ont pas été traités au cours du mandat écoulé, même partiellement, et pour chacun d’entre eux, à multiplier les projets de réalisations futures, plus impressionnantes les unes que les autres.
Tant pis si ces projets sont en fait irréalisables ! Il s’agit de marquer les esprits, de convaincre que l’on a pris conscience des problèmes réels de la ville, de tourner la page, de faire oublier tout le temps perdu.
C’est exactement dans cette situation inconfortable que se trouve M. Piselli en ce début d’année 2008 à deux mois des élections municipales.
Certes, la ville a de nouvelles fontaines, une nouvelle salle du Conseil municipal, un club-house disproportionné pour son club de rugby et bientôt un boulodrome couvert. Mais, les problèmes réels d’emploi, de logement, de circulation, d’animation, d’équipement des quartiers et d’hôpital public qui concernent toute la population n’ont pas été traités au cours des sept ans écoulés.
Des projets en trompe l’œil
pour cacher les lacunes du bilan
Le maire sortant en est conscient. Alors, il multiplie les annonces de projets plus ou moins réalistes avec l’espoir de constituer un écran de fumée destiné à occulter la vacuité de son bilan de mandat.
La carte de vœux du maire fournit une illustration, parmi d’autres, du recours répété à cette technique du trompe l’œil, au propre comme au figuré. Sous le titre « 2008 : une nouvelle année, un nouveau quartier », deux images virtuelles présentent la reconversion de la caserne Chabran comme un projet quasiment achevé alors qu’elle n’est pas encore commencée après six ans de retard impardonnable.
On peut placer sur le même registre l’annonce des travaux pharaoniques sous les Allées d’Azemar en cas de réélection de M. Piselli. Il s’agit de faire oublier à la fois les difficultés de stationnement en centre ville, les faiblesses de l’animation et le manque d’espaces verts. Trois domaines dans lesquels les critiques ne cessent d’enfler sur l’inertie de la municipalité sortante au cours des sept ans écoulés.
M. Piselli cherche fébrilement à capter l’attention des électeurs. Il promet maintenant des centaines de logements sociaux, mille places de parking, mille emplois (aux Arcs), une nouvelle rocade entre le Col de l’Ange et le Pont d’Aups…. Il est engagé sur une voie très inflationniste.
Il semble dire à chacune de ses interventions publiques : « Vous voyez bien, je peux mieux faire ! », « D’accord, depuis sept ans, je suis passé à côté des vrais sujets, mais, promis, juré, je vais engager tous les projets imaginables à compter de 2008 ! ».
Ce faisant, il ne va pas tarder à se rendre compte qu’à agir ainsi, il se fait beaucoup de mal. Chaque fois qu’il promet une nouvelle réalisation dans l’un des domaines où il a été particulièrement inactif, il souligne à l’encre rouge les carences de son bilan de mandat. Va-t-il longtemps continuer à se flageller ainsi en public ?