HOPITAL DE DRAGUIGNAN : LA CRISE FINANCIERE

Publié le par Christian Martin

La situation de l’hôpital de Draguignan se complique de plus en plus. Il est vraiment temps de tirer la sonnette d’alarme. Notre ville n’est pas une capitale économique et son attractivité dépend surtout de sa qualité de vie, elle-même étroitement tributaire du niveau des services publics, tout particulièrement dans le domaine de la santé.  

Le budget 2007 voté en déficit de 2 M€

 

Or, le Centre hospitalier de la Dracénie est dans une situation financière extrêmement délicate. Il a terminé l’année 2006 avec un déficit important. Fait très inquiétant, le budget de l’exercice 2007 a dû être voté en début d’année, faute de ressources, avec un déficit de 2,08 millions d’euros, soit 3,3 % des recettes de l’établissement. A partir de 3,5 % de déficit, le ministère de la santé, c’est-à-dire le directeur de l’Agence régionale de l’hospitalisation, doit saisir la Chambre régionale des comptes et, le cas échéant, décider la mise sous tutelle de l’établissement. Or, les prévisions de la direction à ce jour font désormais état d’un déficit de 3 millions d’euros d’ici la fin de l’année…

 

Pour le moment, l’hôpital peut continuer à fonctionner parce qu’il fait face à ses dépenses en prélevant les ressources manquantes sur les provisions accumulées au cours des années antérieures. Au rythme des prélèvements, cette solution de dernier recours disparaîtra à compter de 2008. Il est donc urgent de redresser les finances de l’hôpital sans toutefois mettre en péril la qualité des soins.

 

Comment en est-on arrivé là ? Les explications sont assez obscures. Nous y reviendrons prochainement. A tort ou à raison, le nouveau directeur renvoie l’origine de cette situation très dégradée aux décisions prises par son prédécesseur. Le président du Conseil d’administration, maire de Draguignan, M. Piselli, co-responsables des orientations et des grands choix de gestion de l’établissement depuis 2001, semble se tenir prudemment à l’écart du problème.

 

Pour ma part, membre du conseil d’administration à nouveau depuis 2004 en tant que conseiller régional, j’ai refusé de polémiquer publiquement, au regard de la gravité du sujet, tout en faisant connaître mon point de vue en interne. En particulier, j’ai été le seul membre du conseil d‘administration, en dehors des représentants du personnel, à ne pas voter le budget de 2007 qui n’a esquissé aucune solution de redressement.

 

Aucune stratégie de redressement

 

Certes, un plan d’économies a été engagé, uniquement par réduction des dépenses de personnel. Or, on sait que le centre hospitalier de Draguignan, comme beaucoup d’autres en France, souffre déjà d’un manque flagrant de personnels soignants. Les médecins, infirmières et aides-soignantes sont soumis à une pression de plus pénible. Aussi, parmi les quelques mesures d’économie décidées, celle qui consiste à retirer du temps de travail le temps d’habillage et de déshabillage (deux fois 10 minutes) a été particulièrement mal vécue.

 

Le problème est surtout que l’établissement ne dispose pas des ressources adaptées à la croissance de son activité. Le budget de 2007, y compris avec ce premier plan d’économie, a donc été voté avec un déficit de plus de deux millions d’euros sans que ni le directeur, ni le président, ni le représentant du ministère de la santé, ne propose la moindre perspective véritable pour sortir de la crise.

 

La situation risque de s’aggraver encore avec le passage à la tarification à l’activité, dite T2A, en totalité dès 2008. En clair, hormis pour quelques activités particulières, les ressources des hôpitaux ne proviendront plus de subventions forfaitaires, mais sera calculées intégralement en fonction des actes dispensés, comme dans les cliniques privées. Le problèmes est les établissements publics supportent des charges particulières de service public et risquent de se trouver rapidement asphyxiés par cette nouvelle tarification.

 

Informer les citoyens-usagers

 

Bref, tout se passe comme si les pouvoirs publics laissaient la situation se dégrader suffisamment pour que la seule issue soit de réduire fortement, voire de fermer, l’un des services du centre hospitalier de Draguignan afin de dégager les économies nécessaires. Accepter une amputation totale ou partielle pour pouvoir survivre, tel serait alors le seul choix.

 

Je ne doute pas que les habitants de la Dracénie l’accepteraient très difficilement. Il est totalement anormal que de telles évolutions irréversibles se décident à leur insu. Il faut dès aujourd’hui leur fournir les informations nécessaires pour se forger une opinion et se mobiliser s’ils le souhaitent contre le démantèlement de leur hôpital public.

 

Publié dans Santé

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