LA PETITE COMEDIE DU POUVOIR
Samedi matin, une drôle de cérémonie officielle s’est déroulée dans l’enceinte de la caserne Chabran. Le maire et le préfet ont fait mine de déposer la première pierre du futur hôtel de police qui, depuis décembre 2000, doit y être construit.
En général, ce type de manifestation a lieu alors que le chantier démarre, en présence de l’architecte et des entreprises qui en profitent pour décrire le futur bâtiment sur plans ou maquette. Samedi matin, il n’y avait aucun engin de chantier, aucune fondation, aucun ouvrier, ingénieur ou homme de l’art. Seulement une petite assemblée de curieux regroupés sur un grand terrain désert.
Visiblement, cette pseudo première pierre n’a pas pour mission de célébrer le début de la construction de l’hôtel de police qui ne démarrera vraiment, dans le meilleur des cas, qu’après les élections municipales. Elle vise plutôt à faire oublier le bilan quasi nul du maire actuel de Draguignan dans l’avancement du projet de reconversion de la caserne Chabran que lui a légué Christian Martin, son prédécesseur.
En fait, cette première pierre, en réalité un bout de muret inutile, monté par les services municipaux, est la seule réalisation concrète en sept ans de mandat sur ces douze hectares de terrain. Les bâtiments de l’entrée, par exemple, ont été aménagés et occupés sous la municipalité Martin qui y a accueilli notamment l’agence locale de FR3.
Ci-dessous, le communiqué transmis ce jour par Christian Martin à la presse à la suite de cette étrange cérémonie officielle :
« L’annonce de la construction de l’hôtel de police à l’extrémité nord de la caserne Chabran est une promesse à laquelle on a envie de croire. Il y a tellement longtemps que Draguignan attend son nouveau commissariat ! Cependant, la cérémonie organisée samedi matin, en plein terrain vague, avait quelque chose d’irréel. En général, le dépôt d’une première pierre a lieu, alors que le chantier a déjà démarré, en présence des autorités, mais aussi de l’architecte et des entreprises qui en profitent pour décrire le futur bâtiment sur plans ou maquette. Samedi, ils étaient absents, et pour cause, on ne les connaît pas ! Ils n’ont pas encore été désignés, le projet n’en est pas à ce stade. Les travaux ne débuteront pas tout de suite. Il s’agissait en fait d’un simulacre dont on devine le but à la veille des élections municipales.
Tant qu’à faire, le maire et le préfet auraient pu expliquer pourquoi sept ans de retard ont été pris dans cette opération ? Je rappelle que la décision écrite du ministère de la Défense de céder la caserne Chabran à la Ville de Draguignan date du 28 décembre 2000. Que l’engagement d’acquérir que j’ai signé en tant que maire comprenait un plan d’aménagement où figurait déjà le futur hôtel de police à l’emplacement actuel. Que le ministre de l’intérieur a annoncé la construction du nouveau commissariat par lettre du 17 janvier 2001. Que les premiers crédits ont été inscrits en 2001 au programme d’investissement du ministère. La presse locale s’en est fait l’écho à plusieurs reprises, notamment Var-Matin dans un article du 16 janvier 2001. Ensuite, plus rien ! Si ce n’est que M. Piselli a été élu maire de Draguignan en mars 2001, sur le thème de la sécurité, et que le gouvernement a changé en 2002. On aurait aimé entendre pourquoi, sept ans plus tard, le nouvel hôtel de police en est au même point. »
Christian MARTIN
Maire de 1995 à 2001